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L'EGLISE SAINT DENIS

08/09/2021
L'EGLISE SAINT DENIS

Elle remonte au XVe siècle. L’église a été remaniée en 1883 car elle était en très mauvais état. En 1885, la foudre tomba sur le clocher qui fut quelque peu dégradé. La compagnie d’assurance versa 200 F d’indemnités. Le conseil municipal vota alors une somme de 1 000 F pour remplacer le lambris qui formait le plafond par un plafond à anse de panier.

En 1893, la famille de La Besse prit à sa charge la construction d’une chapelle dite chapelle de Saint Joseph ainsi que les réparations du chœur qui menaçait ruine.

C’est le 26 avril 1893 que les travaux ont commencé, ils durèrent près de huit mois. Pour donner à l’église plus de symétrie, on construisit une nouvelle chapelle : la chapelle Saint Joseph. On démolit ensuite la chapelle de la Vierge et on rebâtit celle-ci sur le modèle de celle dédiée à Saint Joseph.

Le chœur fut ensuite refait avec un mètre de profondeur en plus ; il sera pavé en carrelage céramique bleu et noir.

La vieille Table de Communion fut portée à la tribune comme balustrade et une nouvelle table en fer forgé la remplaça. Cette Table de Communion a ensuite été enlevée dans les années 70. Elle est encore dans l’église.

Le 2 octobre 1895, l’église fut consacrée par l’évêque de Tulle, Monseigneur Denechau. Les reliques enfermées dans le tombeau du maître Autel  sont les reliques de Sainte Serène et de Saint Martial. Les reliques furent authentifiées par Monseigneur Antoine Charpin de Génétine, évêque de Limoges, et données au curé de Chabrignac le 14 août 1712. Une bulle d'indulgence du pape Clément XI de 1714  accorde à l'église de Chabrignac un autel privilégié qui se trouve actuellement dans la Chapelle Saint Joseph. Quatre familles seigneuriales, les Lubersac, Lasteyrie, Pompadour et Arlavoix, ont commandité ce tabernacle qui dut être réalisé vers 1714. Les quatre statuettes sont successivement Saint Martial, Sainte Serène, Saint Hubert, Saint Denis.

C’est aussi le 2 octobre 1895 qu’eut lieu l’installation du chemin de croix en terre cuite acheté par souscription. On peut voir encore aujourd’hui ce chemin de croix. Le Maître Autel que l’on voit dans le chœur fut donné par Monsieur le curé en 1895.

Le Maître Autel de l’ancienne église agrémenté  d’un retable en bois sculpté du XVIIe siècle se trouve dans la chapelle de Saint Joseph. Ce retable est classé monument historique depuis 1908. Le Maître Autel qui est dans la chapelle de la Vierge fut donné par Madame Louise veuve Bordas.

La chaire a été démontée dans les années 70. Elle n’a plus son chapeau ni ses escaliers
Le clocher est un mur plat appuyé de deux contreforts. Il possède quatre ouvertures où se trouvent deux cloches.

La plus grande des cloches est classée au titre d’objet aux monuments historiques depuis le 12 novembre 1908. Elle date de 1506, elle donne le son LA DIESE. Elle pèse 350 kg et a un diamètre de 84 cm. On peut y lire IHS M[ARI]A. S.C.T.E. DIONISII ORA PRO NOBIS ANNO MCCCCCVI. Elle est dédiée à Saint Denis.

La deuxième plage est plus petite. Le texte suivant est gravé sur la cloche : « j’ai été donnée à l’église de Chabrignac en 1888 en souvenir de Monsieur et de Madame Fronty de la Serre. Léon XIII étant Pape. Mgr Denechau évêque de Tulle. M. J B PH Monteil curé de Chabrignac et M. C H Maury Maire, j’ai eu pour parrain M. Gustave Antoine Roque et pour marraine Mme Marie Elina de Boissière Contesse de Labesse. Je me nomme Marie Augustine Françoise Antonine. »

Au-dessus du portail, on peut voir une niche trilobée avec une Pietà en pierre du XVe siècle.

Derrière le chœur de l’église, une plaque commémorative est scellée dans le mur extérieur du chevet, sous la baie axiale. C’est une dalle de grès rectangulaire de 25 cm sur 89 cm. Le relief est très érodé rendant actuellement quasi illisible l'inscription suivante «L'AN MCCCCLVI FU FAIT/GONTIES DE PRADELS FIT ». Cette plaque daterait de 1456. Elle est classée au titre d’objet aux monuments historiques depuis le 12 novembre 1908.

A l’intérieur, plusieurs objets mobiliers protégés au titre des Monuments Historiques sont conservés :
• un tableau du XVIIIe siècle, à l'iconographie de la Vierge à l'Enfant au rosaire (classé MH dès 1908) ;
• le tabernacle bois du XVIIIe siècle (inscrit MH en 1975) ;
• et un autre tableau de 1692 au thème de l'Annonciation (classé MH en 1989).

Vierge à l'Enfant au rosaire

Huile sur toile signée Stella J ; XVIIIe siècle ; classée au titre des Monuments Historiques en 1908.

Malgré la signature, il ne peut s'agir du peintre français Jacques Stella (1596-1657), élève de Nicolas Poussin, mais cela pourrait être le pseudonyme d'un artiste italien Ignaz Stern dit Stella (1680-1748) ou un membre de sa descendance ; ce tableau est un don fait à l'église par le comte de Lubersac, évêque de Chartres en 1841.

Assise sur un nuage, la Vierge Marie tient l'Enfant Jésus sur ses genoux. Au rosaire tenu dans sa main droite correspond la mince couronne dorée tendue par l'enfant et des couples d'angelots trouent les nuées supérieures.

Tableau restauré en 1972

Tabernacle

Inscrit au titre des monuments historiques en 1975. Tabernacle en bois doré, 1714.

Ce tabernacle à ailes (réserve conservant les hosties consacrées) ne conserve aujourd'hui que sa partie basse ; d'après les sources il était surmonté d'une niche d'exposition. Au centre est représenté le Christ glorieux portant la croix. De part et d'autre, rythmées par des colonnes torses, des niches abritent (de gauche à droite) des statues de saint Hyacinthe (vêtu en dominicain, un ostensoir dans la main droite et une image de la Vierge dans la gauche), sainte Sérène, saint Martial et saint Denis céphalophore (décapité, portant sa tête entre ses bras). 

A chaque extrémité de l’œuvre est sculpté un blason rassemblant les armes des familles de Lasteyrie, Arlavoix, Lubersac et Pompadour, commanditaires du tabernacle.

La facture de certains éléments décoratifs (têtes ailées, chutes de fleurs, ailerons) permettent d'attribuer ce tabernacle à l'atelier des Duhamel, sculpteurs à Tulle

L'Annonciation

Huile sur toile ; 1692 ; classée au titre des Monuments Historiques en 1989

Cette œuvre est signée Antoine Cibille ( ?-1709), membre d'une famille de peintres corréziens originaire de Darnets, c'est une copie inversée et réinterprétée d'un tableau de Nicolas Poussin (1594-1665), aujourd'hui conservé au musée de Chantilly.

L'archange Gabriel apparaît à Marie pour lui annoncer qu'elle enfantera du fils de Dieu ;  le lys tendu par l'Archange ailé, le livre ouvert, la colombe du Saint-Esprit, le vase plein de roses et les anges font partie intégrante de l'iconographie traditionnelle de cette scène du Nouveau Testament.

Ce tableau était placé au centre du Maître Autel de l'église jusqu'à la fin du XIXe siècle, mais en 1922, il devient une toile isolée. C'est probablement à cette occasion qu'un  nouvel encadrement a réduit les dimensions originelles de la toile, perdant ainsi une partie du décor peint du haut de la toile (têtes des angelots, phylactère avec l'inscription "Maria").

Objet restauré, rentoilé et recentré en 1994